Question 1
Pour Adam Smith, la division du travail est le principe même qui va expliquer l'accroissement de la richesse dans une société. Son analyse part de la division du travail dans l'entreprise mais il l'étend à l'ensemble de la société.
Dans l'exemple de la manufacture d'épingles, Adam Smith montre que si on divise la fabrication d'une épingle en 18 opérations distinctes, la production globale s'en trouvera multipliée.
De même, à l'échelle d'un pays, il est souhaitable (pour Adam Smith) que les métiers soient séparés, que la production soit réalisée par des entreprises distinctes et spécialisées. Chacun faisant ce pour quoi il est le plus compétent, et échangeant ensuite ses produits, c'est la collectivité toute entière qui en bénéficiera.
Adam Smith étendra le même raisonnement à l'échange international, dans la théorie des avantages absolus.
Question 2
Adam Smith explique que la division du travail dans une entreprise ou un métier doit être la plus poussée possible. Chaque opération doit être confiée à une seule personne. Par la répétition des mêmes gestes, par la suppression des temps de déplacement, les travailleurs acquièrent une habileté qui les fait devenir plus efficaces et plus productifs. La productivité globale de l'entreprise s'élève donc et permet son enrichissement.
Question 3
Arnaud Parienty montre dans le document 2 les limites de la division du travail. Celle-ci a inspiré l'organisation scientifique du travail, préconisée par Taylor et mise en œuvre par Ford au début du siècle. Le Taylorisme s'est généralisé dans les entreprises industrielles aux Etats-Unis et en Europe à partir des années 30, ce qui a conduit à des gains de productivité élevés notamment durant les Trente Glorieuses. Les limites du Taylorisme apparaissent cependant dans les années 60 et démentent les analyses d'Adam Smith. La division du travail devient contre-productive, les salariés rejettent cette forme de travail abrutissante et la production de masse (induite par l'organisation taylorienne du travail) ne répond plus correctement à l'évolution des marchés devenus plus changeants.
Devant les limites de la division du travail, les entreprises mettent en place des aménagements du Taylorisme (enrichissement des tâches, autonomie plus grande des travailleurs) ou rompent davantage avec les principes de l'OST en consultant et en impliquant les salariés dans la production (toyotisme, cercles de qualité, etc. ...).
Le Taylorisme et la division du travail sont pourtant loin de disparaître des entreprises puisque leurs principes se trouvent désormais étendus aux activités de service : standardisation de la production, prescription des tâches, division du travail sont présents dans la restauration, l'hôtellerie, l'assurance, la banque, etc.